Lexique Carré

Ne dis pas peu de choses en beaucoup de mots, mais dis beaucoup de choses en peu de mots

PYTHAGORE

Du fil à l’étoffe

Tout est lié

Le savoir est divisé en de nombreuses disciplines, ayant peu de passerelles entre elles. C’est ainsi que nous construisons l’édifice de nos connaissances, sans remarquer les liens qui tissent l’étoffe de notre réalité. Le but ultime de la connaissance est d’expliquer le plus de phénomènes avec le moins d’hypothèses possibles. Pour cela, il faut comprendre les relations qui existent entre les différents compartiments du savoir.

Ce lexique propose d’aller au-delà d’une simple définition des mots, ou même d’une pluralité de définition prise dans différents contextes, et mettre en lumière les relations qui se tissent entre elles, appartenant à différent champ de savoir. C’est une façon d’élevé un lexique au carré.

Un nombre au carré ouvre une dimension nouvelle. Un lexique au carré ouvre de nouvelles perspectives telles que la raison d’être de la raison, penser la pensée ou créer l’utopie des utopies. Aucun des carrés ci-dessous ne donne la définition d’un mot pris isolément, mais tente à partir des mots en gras de mettre en relief les relations qui existent entre eux.

Carré sur la connaissance

Le savoir est à la connaissance ce que la mémoire est à l’intelligence. Le savoir est ce que j’apprends et retiens. La connaissance est ce que je comprends et déduis. Nos connaissances nous servent d’interprète de l’information
Dualité et Unicité sont intimement liées. L’une nous sert d’analyse, l’autre de correspondance au réel.
La dualité reflète le monde des possibles : l’un ou l’autre. L’unicité actualise ce possible : celui-ci
La croyance est notre degré de confiance dans le savoir des autres. Un savoir non validé par ses propres connaissances, mais dont on suppose qu’il ait été validé par quelqu’un d’autre
Le réalisme, tout comme le réductionnisme, sont des idéologies comme les autres. Gardons-nous de réduire le réel à ce que nous en savons.
Tout processus rationnel est nécessaire, par déduction. Toute action est contingente, par hasard. Les lois naturelles, à travers les théories, nous donnent une explication et un pouvoir de prédiction sur ce qui est déterminé.
L’objectivité n’existe que dans l’œil de celui qui regarde à travers son objectif. La réalité est ce que nous recréons à partir de notre connaissance du monde. Si cette réalité est conforme à nos croyances, nous l’appelons vérité.
La raison est notre outil de comparaison par homothétie. C’est le rapport de grandeur manipulable par abstraction. Ces rapports suivent la logique et leurs déductions sont nécessaires à moins d’en changer les prémisses.
La plausibilité est la capacité à émettre des hypothèses testables. La vraisemblance est la conformité de ces hypothèses ayant un fort taux de probabilité avec l’observation
La raison nous permet de discriminer corrélation de causalité à travers une théorie. Elle repose sur le principe d’équivalence qui compare des objets de même nature, pour les rendre quantitatifs et comprendre les lois de transformations associées

Carré sur le temps

Le temps est une variable qu’on ne peut jamais observer. Une variable a une réalité mathématique. Une observable a une réalité physique.
Le temps passe, mais le présent ne passe pas : il reste toujours présent, c’est ce que nous observons.
Le temps est une variable locale relative à la phase d’une onde. La durée est la mesure de la décohérence de cette onde.
L’irréversibilité est à l’origine de la flèche de temps, car nous ne pouvons plus rendre cohérent ce qui est aléatoire.
L’objectivité n’existe que dans l’œil de celui qui regarde, c’est le résultat d’une observation à un instant. Ce qu’on nomme réalité est une construction de l’esprit, composé de réel et d’imaginaire.
L’information physique est ce que nous retourne le réel, ce qui est certain car mesuré. L’information est la persistance de la mesure.
L’in-formation donne forme à la matière.
En mathématique, un nombre complexe est formé d’une partie réelle et imaginaire. L’équivalent en physique de l’amplitude et la phase d’une onde. En mécanique quantique, la fonction d’onde est complexe et le résultat ne devient réel qu’au moment de la mesure.
La fidélité correspond à notre degré de confiance en la mesure. La fidélité n’a de sens que par rapport à une valeur théorique, telle une mesure de probabilité, qui sert aussi de prédiction.
Toute mesure du présent est déjà passée. Une donnée est une mesure passée. Nous ne mesurons le temps qu’à ses effets. L’espace-temps est la base dans laquelle une mesure est effectuée et les données sont ce qui en reste.
Le réel correspond à l’information que retourne l’environnement en interaction avec l’objet de mesure. L’information est ce que me retourne le réel comme certain. L’indétermination précède la nécessité en tant que principe d’incertitude.
Un monde virtuel n’est ni totalement réel ni totalement imaginaire. C’est une simulation de la réalité qui cherche une correspondance dans la façon dont notre cerveau interprète les informations de notre environnement.

Carré sur le Vivant

La vie consiste à contenir le chaos dans des cycles suffisamment long pour favoriser son évolution, tout en demeurant suffisamment court pour éviter sa disparition.
Le chaos n’est pas aléatoire, mais imprévisible et donc inconnaissable. Il existe un chaos à toutes les échelles des lois naturelles, aussi bien quantique que classique, microscopique que macroscopique.
L’intelligence est une faculté d’adaptation des êtres vivants. Elle est multi-protéiforme : d’une espèce à l’autre et au sein d’une même espèce.
L’entropie correspond à toutes les configurations d’un système. C’est l’ensemble des possibles qui ne cesse de croitre dans l’Univers. L’information élimine les configurations peu probables. Plus grande est l’information, plus faible est son entropie.
Si l’information est une propriété de la matière (la présence ou l’absence de quelque chose), la connaissance est un attribut du Vivant (la manipulation de ce quelque chose).
L’information est le support matériel à la connaissance. L’entropie tend à faire disparaître l’information. La vie cherche à réduire l’effet de l’entropie par la transmission de connaissances.
Une molécule d’ADN encode l’information nécessaire à sa propre reproduction. Les idées sont une forme abstraite de reproduction de l’information.
Les idées sont à l’intelligence, ce que les molécules d’ADN sont aux organismes vivants. Ils se reproduisent selon les mêmes procédés de mutation et d’évolution pour apporter la réponse la mieux adaptée à l’environnement qui les a vu naitre.
Principe de cohérence : toutes déductions sont liées aux principes qui les ont vu naitre. Par analogie, nous pouvons appliquer les mêmes déductions dans un autre contexte, mais nous n’avons aucune raison de croire qu’elles sont vraies.  

Carré sur les émotions

L’émotion n’existe qu’au présent, mais persiste dans notre mémoire sous forme de sentiment. Le sentiment est ce qui reste lorsque l’émotion est oubliée.
L’émotion contrôle notre attention. C’est ce qui nous permet de percevoir l’information en provenance de notre environnement.
La Jouissance est la gratification du moment présent. C’est le plaisir immédiat porté par les sens. Son antonyme est la Douleur, que nous cherchons à fuir ou ignorer.
La Victoire est la gratification du moment passé. C’est la satisfaction d’une récompense obtenue à partir d’efforts déployés sur une certaine durée. Son antonyme est la défaite et l’humiliation associée.
L’Eurêka est la gratification du devenir. C’est la satisfaction intellectuelle à résoudre un problème à partir de considérations hypothético-déductives. Son antonyme est la confusion et la perte de sens.
La répétition de nos actes dépend de la satisfaction que nous en retirons. Les mécanismes de récompenses favorisent la reproduction des cycles.
Le temps psychologique correspond à notre échelle de valeurs selon chaque processus de gratifications. C’est ainsi que le passé ou l’avenir habite notre présent selon différent niveau d’importance.
Le passé et le devenir sont la dimension imaginaire de l’être humain. Le présent est sa dimension réelle. Il n’y a pas trois temps, mais un rythme.
Le désir est l’intégration des émotions et de l’intelligence pour favoriser un cycle plutôt qu’un autre.

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